Identité

Date de naissance :
13 juillet 1923
Lieu de naissance :
Paris

 

Date de décès :
19 mai 2016
Lieu de décès :
Paris

Formation et Carrière

Après une préparation à Polytechnique, Alexandre Astruc fit des études de droit et obtint une licence de lettres. Journaliste à France-Dimanche et à Combat, il écrivit dans Ciné-Digest, L'Ecran Français, Confluences, Poésie 44, Objectif 49, Cahiers du cinéma. En compagnie de Bazin et Doniol-Valcroze, il fit partie du ciné-club « Objectif 49 ».

Trajectoire Scientifique

Proche de Camus et Sartre, Alexandre Astruc est considéré comme l'un des critiques de cinéma précurseurs de la Nouvelle Vague. Sa réputation repose sur un manifeste publié le 30 mars 1948 dans L'Ecran Français : « Naissance d'une avant-garde : la caméra-stylo. » Ce manifeste assène tout à la fois l'égalité artistique entre le cinéma et la littérature et la prééminence de l'auteur et de la mise en scène sur tous les autres intervenants et composantes d'un film. « Le cinéma est en train tout simplement de devenir un moyen d'expression (...) une forme dans laquelle et par laquelle un artiste peut exprimer sa pensée aussi abstraite soit-elle, ou traduire des obsessions exactement comme il en est aujourd'hui de l'essai ou du roman. C'est pourquoi j'appelle ce nouvel âge du cinéma celui de la caméra-stylo (...) le cinéma s'arrachera peu à peu à cette tyrannie du visuel, de l'image pour l'image, de l'anecdote immédiate, du concret, pour devenir un moyen d'écriture aussi souple et aussi subtil que celui du langage écrit (...)Aucun domaine ne doit lui être interdit. » L'accent mis sur la mise en scène (« Cette idée, ces significations que le cinéma muet essayait de faire naître par une association symbolique, nous avons compris qu'elles existent dans l'image elle-même, dans le déroulement du film, dans chaque geste des personnages, dans chacune de leurs paroles, dans ces mouvements d'appareil qui lient entre eux des objets et des personnages aux objets. ») pose les prémisses de la politique des auteurs mise en oeuvre par les futurs Cahiers du cinéma dont Astruc sera l'un des premiers collaborateurs : « Dans un tel cinéma cette distinction de l'auteur et du réalisateur n'a plus aucun sens. La mise en scène n'est plus un moyen d'illustrer ou de présenter une scène, mais une véritable écriture. L'auteur écrit avec la caméra comme un écrivain écrit avec un stylo. » Ce manifeste était d'autant plus novateur qu'il reposait une défense du film noir américain et de Citizen Kane de Welles, peu aimés par la critique officielle de l'époque. D'autres textes remarquablement écrits suivirent (« Le cinéma art abstrait », in Combat en 1949, « L'Avenir du cinéma » in La Nef, novembre 1948) qui imposèrent audacieusement, à contre-courant des goûts de l'époque, les nouveaux maîtres du cinéma : Renoir, Bresson, Rossellini, Welles, Hitchcock. La manière dont la « mise en scène » devenait ainsi un enjeu majeur quasi spéculatif de la critique de cinéma influa fortement les Jeunes-Turcs de la Nouvelle Vague au sein des Cahiers du cinéma.

Autres activités

Cinéaste, scénariste, romancier.

> Carrière au cinéma (fiche biographique de Ciné-ressources)

Bibliographie

Ouvrages :

Du stylo à la caméra et de la caméra au stylo : écrits. 1942-1984, Paris, L'Archipel, 1992, 401 p. cote : 51 ASTRU AST
Le montreur d'ombres : mémoires (avec la collaboration de Philippe d'Hugues)
, Bartillat, 1996, 280 p.


Articles de périodiques (sélection) :
« Le feu et la glace », Cahiers du cinéma, n°18, déc. 1952.
« La femme et la mort », Cahiers du cinéma, n°30, noël 1953, p. 15.
« Quand un homme », Cahiers du cinéma, n°39, oct. 1954.
« Une façon d'aimer », Cahiers du cinéma, n°91, janvier 1959, pp. 20-23.
« Qu'est-ce que la mise en scène ? », Cahiers du cinéma, n°10, oct. 1959, pp. 13-16.
« Une voix familière », Cahiers du cinéma, n°366, déc. 1984, pp. 122-135.


Ouvrages sur Alexandre Astruc :

Raymond Bellour, Alexandre Astruc, Paris, Seghers, 1983, 224 p. cote : 51 ASTRU BEL


Articles de périodique sur Alexandre Astruc (sélection) :

Joël Magny, « Astruc, montreur d'ombres politiquement correct », Cahiers du cinéma, n°502, mai 1996, p. 11.
Luc Moullet, « Splendeurs et vanités du lyrisme », Cahiers du cinéma, n°460, oct. 1992, pp. 82-83.


Autres activités :

 

Romans (sélection) :

Les Vacances, Paris, Gallimard, 1945, 175 p.

Ciel de cendre, Club Français du Livre, Paris, 1975, 357 p.
La Tête la première, Paris, Orban, 1975, 228 p.

Quand la chouette s'envole, Paris, Gallimard, 201 p, 1979.
L'autre versant de la colline, Paris, Ecriture, 1993, 281 p.
La France au cœur, Paris, De Fallois, 2000, 166 p.