Identité

Date de naissance :

6 novembre 1942

Lieu de naissance :

Paris

 

Date de décès:

10 juin 2003

Lieu de décès :

Paris

Formation et Carrière

Assistant de Pasolini à la fin des années soixante, Jean-Claude Biette écrivit aux Cahiers du cinéma de 1964 à 1986. Il réalisa son premier long métrage, Le Théâtre des Matières, en 1977. En 1991, il participa à la création de la revue Trafic.

Trajectoire Scientifique

Figure importante des Cahiers du cinéma entre 1964 et 1986, Jean-Claude Biette fut ensuite l’un des membres fondateurs de Trafic, la revue créée par Serge Daney. Ses textes, tentatives patientes d’élucidation de cette notion insaisissable entre toutes qu’est « la mise en scène », s’attachent à faire surgir les forces antagonistes qui constituent un film. Pour cela, Biette utilise de manière préférentielle le genre de la chronique qui permet d’entrelacer films anciens et nouveau, au moyen d’un style sinueux et d’une posture en retrait, comme pour mieux piéger le secret du film et s’en faire le dépositaire. Aux Cahiers du cinéma, il est l’auteur d’une vaste « poétique des auteurs » (expression qui pourrait définir l’ensemble de son œuvre critique) qui se penche sur « l’expérience vécue, rêvée ou inventée du monde, transmise par les cinéastes à travers la mise en scène de leur films ». La poétique est « cet engagement personnel dans l’art de maintenir à pression égale les deux ensembles antagonistes d’un film à faire : les données objectives (…) des matériaux et techniques qui entrent dans la réalisation, et l’ensemble des idées, intuitions, rêveries, émotions, incertaine puissance subjective du réalisateur » (cf. la série « Les fantômes du permanent ou les films à la télévision », et les « Cinéma-chroniques »). Ce travail de réévaluation des films revus ou découverts à la télévision fit émerger quelques cinéastes méconnus : Tourneur, Dawn, Ulmer notamment. A Trafic, Biette continua à pratiquer le genre de la chronique et condensa en deux « traités » les règles cinématographiques découvertes de manière empirique durant ses années de pratique cinéphilique. Dans « Le gouvernement des films », il fixa « la règle de trois » qui met en présence trois forces antagonistes : le récit, la dramaturgie, le projet formel. Biette en fit l’étalon pour définir le travail du critique : « Pour n’importe quel film, il devrait être possible de découvrir quelles sont les deux forces en lutte, quelle est celle qui l’emporte et gouverne, et quelle est la troisième, demeurée mineure », travail d’éclaircissement qui achoppe sur un mystère final : « Mais on peut aussi observer que les grands films sont aussi ceux dans lequel le principe de gouvernement est indécidable, et où les trois forces sont à égalité ». « Qu’est-ce qu’un cinéaste ? », un autre grand texte de Trafic, explore les différentes dénominations (cinéaste/metteur en scène/auteur) qui désignent le métier de « faire des film » pour dégager les différences essentielles qui, là aussi, se résorbent in fine dans les grands œuvres (« Les œuvres des plus grands cinéastes, une fois bouclées par la mort, laissent voir souvent une réciproque contamination entre les trois rôles, telle qu’il est difficile de préciser quelle est, en considérant le film, la partie du metteur en scène, celle du cinéaste, celle de l’auteur »). Enfin, à rebours de l’habituelle réserve autobiographique de ses textes, Jean-Claude Biette a livré avec son Cinémanuel un journal croisant notations existentielles, cinématographiques et quotidiennes.

Autres activités

Cinéaste.
> Carrière au cinéma (fiche personnalité Ciné-Ressources)

Bibliographie

Articles (sélection) :

« Jacques Tourneur. Wichita », Cahiers du cinéma, n°281, oct. 1977.
« Douglas Sirk. Les noms de l’auteur », Cahiers du cinéma, n°293, oct. 1978.
« L’encrier de la modernité », Cahiers du cinéma, n°375, sept. 1985.
« Solitude du spectateur », Cahiers du cinéma, n°368, fév. 1985.
« Répertoire incomplet du cynisme », Cahiers du cinéma, n°377, nov. 1985.
« A pied d’œuvre », Trafic, n°3, été 1992, hiver 1993, n°7, été 1993.
« Main d’œuvre », Trafic, n°10, printemps 1994.
« Qu’est-ce qu’un cinéaste ? », Trafic, n°18, printemps 1996.
« Le gouvernement des films », Trafic, n°25, printemps 1998.
« Le mystère d’Oberwald », Trafic, n°44, hiver 2002.

 

Ouvrages :

Poétique des auteurs, Cahiers du cinéma, Paris, 1988, 158 p. cote : 43 BIE p
Qu’est-ce qu’un cinéaste ?, P.O.L, Paris, 2000, 153 p. cote : 43 BIE q
Cinémanuel, P.O.L, coll. « Trafic », Paris, 2001, 128 p.


Autres activités :

 

Long métrages :

Le Théâtre des Matières, 1977.
Loin de Manhattan, 1982.

Le Champignon des Carpathes, 1990.
Chasse gardée, 1992.
Le Complexe de Toulon, 1996.
Trois ponts sur la rivière,
1999.
Saltimbank, 2003.