Date de naissance :
2 mai 1921
Lieu de naissance :
Tunis (Tunisie)
Date de décès :
12 mai 2001
Lieu de décès :
Bassanne (Gironde)
Après des études primaires et secondaires à Bordeaux, puis l'obtention d'une licence de philosophie à Paris, Roger Boussinot devient journaliste de cinéma à la Libération. Il collabore régulièrement à Action, Les Étoiles (1945-1950), L'Écran français (1946-1952) dont il devient rédacteur en chef, Radio-Liberté (1952-1954) et Arts (1960-1965). De 1955 à 1958, il est directeur adjoint de l'Agence littéraire et artistique parisienne.
Critique de cinéma, Roger Boussinot est célèbre pour son Encyclopédie du cinéma, couramment appelée « le Boussinot » - comme on désigne « le Sadoul » ou « le Mitry ». L'ouvrage, maintes fois réédité, complété et réactualisé par Boussinot et son équipe (notamment Benayoun, Buache, Chirat et Ciment), comporte des omissions volontaires et revendique son caractère subjectif. Prônant le refus de « l'académisme traditionnel d'une "objectivité" conformiste » (Encyclopédie, introduction à la 2 e édition), et donc à l'encontre de toute tentative d'exhaustivité, sa démarche est en effet axée sur la détermination de personnages-clés, de techniques-clés, de périodes-clés et d'œuvres maîtresses (ainsi, la 3 e édition comporte « seulement » 4 000 entrées, dont 600 films analysés). Il faut dire que Boussinot distingue deux sortes de critiques, les « Critiques de films » et les « Critiques de cinéma », les premiers correspondant à une presse d'information et les seconds à une presse d'opinion. S'il défend la nécessité et la complémentarité de cette dualité, il se situe clairement dans la seconde catégorie : « En tant que lecteur - j'insiste -, deux sortes de critiques me sont nécessaires : celles qui m'informent au jour le jour et celles qui nourrissent, contredisent, surprennent ou même choquent l'idée que je me fais du cinéma. Critique informative et critique militante. En tant que critique - et si l'on veut, par vocation ou par tempérament -, j'appartiens davantage à la seconde catégorie. » (Cahiers du cinéma, n° 126, décembre 1961) Dès lors, il croit - et il le revendique - en la nécessité d'un système de référence personnel - esthétique et politique - et en l'affirmation de ses choix et parti pris. D'ailleurs, de sensibilité communiste, il n'hésite pas à raidir ses positions à partir de 1950 au sein des colonnes de L'Écran français - devenu l'instrument du PCF. Il y défend systématiquement les films soviétiques, prend part à certaines entreprises de « démolition » - comme celle d'Unhomme marche dans la ville de Marcello Pagliero - et désigne Astruc, Bazin et Tachella comme ses ennemis - « car ce sont les mêmes gens qui sont prêts à l'abandon de toute indépendance nationale sur le plan politique, qui sont prêts à l'abandon de tout ce qui fait notre fierté, dans le passé et dans le présent, au profit d'un avenir triomphant par le Coca-Cola, le film américain et les bases atomiques US sur notre sol... » (L'Écran français, n° 245, mars 1950). À noter que Boussinot est également l'auteur d'un essai, publié en 1967 avant même le premier tome de son encyclopédie, dans lequel il annonce - deux décennies à l'avance - l'arrivée du magnétoscope, entraînant une mutation fondamentale du phénomène cinématographique. Car pour ce précurseur inspiré, le cinéma n'est pas un « spectacle », mais une « lecture », et c'est à travers la « librairie de films » que le 7 e Art trouvera enfin son plein épanouissement (Le cinéma est mort).
Écrivain, adaptateur, dialoguiste et metteur en scène pour le cinéma et la télévision.
Maire de Pondaurat en Gironde (1977-1995).
Ouvrages français :
Le cinéma est mort, vive le cinéma, Paris, Denoël, 1967, 174 p. cote : 20 BOU c
L'Encyclopédie du cinéma, Paris, Bordas, 1967, 1550 p. cote : 02 BOU e
L'Encyclopédie du cinéma par l'image II, Paris, Bordas, 1970, 775 p. cote : 02 BOU e
Autres activités
Réalisateur :
Le Treizième Caprice, 1967.
Fin de saison, 1973 (TV).
Le Bourrier, 1982 (TV).
Scénariste :
Le Sixième Sens (d'après son propre roman), de Louis Grospierre, 1970 (série TV).
Les Coups, de Jacques Lefebvre, 1971 (TV).
L'Étang de la Breure, de Claude Grimberg, 1973 (série TV).
Le Mal bleu, de Joseph Drimal, 1979 (TV).
Jean Chalosse (d'après son propre roman), de Gérard Vergez, 1980 (série TV).
Co-scénariste :
Cause toujours, mon lapin, de Guy Lefranc, 1961.
Le Temps d'une République : Le Chien de Munich, de Michel Mitrani, 1978 (TV).
Un balcon en forêt, de Michel Mitrani, 1979.
Tout est dans la fin, de Jean Delannoy, 1987 (TV).
Le Gorille, épisode de Jean Delannoy, 1988 (série TV).
Des enfants dans les arbres (d'après son propre roman), de Pierre Boutron, 1994 (TV).
Autres ouvrages :
Le Treizième Caprice, Paris, Denoël, 1958, 178 p.
Le Sixième Sens, Paris, Denoël, 1959, 247 p.
Regarde voir, fiston, qui est tombé dans l'Hispano, Paris, Robert Laffont, 1971, 296 p.
Dictionnaire des synonymes, analogies et antonymes, Paris/Bruxelles/Montréal, Bordas, 1973, 1031 p.
Les Doigts, Paris, Tchou, 1976, 236 p.
Vie et Mort de Jean Chalosse, moutonnier des Landes, Paris, Robert Laffont, 1976, 233 p.
Marie-Jeanne des Bernis, Paris, Robert Laffont, 1978, 196 p.
Les Mots de l'anarchie : dictionnaire des idées, des faits, des actes, de l'histoire et des hommes anarchistes, Paris, Delalain, 1982, 150 p.
Des enfants dans les arbres, Paris, Robert Laffont, 1985, 256 p.
La Véridique Histoire de Pap', Hitler et moi, Larbey, Gaïa éditions, 2000, 266 p.