Date de naissance :
3 juillet 1922
Lieu de naissance :
Dieppe
Date de décès :
10 novembre 2016
Lieu de décès :
Paris
Critique de cinéma pour la presse cinéphile Cinéma 55 et suivant (1955-1968) ou spécialisée, Le Film français (comme rédacteur en chef, 1979-1982), et dans des hebdomadaires France Observateur (1958-1960), L'Express (1960-1971), Le Journal du dimanche (1971-1975) et Le Point (1972-1996) dont il fut par ailleurs un des cofondateurs. Il a enseigné également à l'Institut des Sciences Politiques à Paris (cours « Cinéma et civilisation », 1967-1975). Enfin, il exerça des fonctions importantes dans différentes institutions cinématographiques : comme directeur de la Fédération française des ciné-clubs (1952-1960), membre de l'avance sur recettes, membre du jury au Festival de Cannes (1971) puis comme conseiller auprès du président du Festival (à partir de 1979).
Critique et historien du cinéma, Pierre Billard est connu comme un spécialiste du cinéma français, plus précisément de sa période « classique », du début du parlant à la Nouvelle Vague. Cette connaissance précise a trouvé à s'incarner dans quelques monographies (consacrées à René Clair, Jean Grémillon, Louis Malle) et surtout dans son immense ouvrage L'Âge classique du cinéma français. Dans cette somme, Billard mène plusieurs perspectives de front. Il s'attache d'abord à la description des différentes formes de réalisme (poétique, populiste, social). Cette approche, plutôt esthétique lorsqu'elle évoque certains grands auteurs (Clair ou Renoir, Guitry ou Pagnol), est assortie d'abondantes informations d'ordre social et économique, notamment sur le fonctionnement de l'industrie pendant les années 30 (passage au parlant, floraison des maisons de production, etc.). Billard prend soin en outre de décrire les réactions ambiguës du monde du cinéma pendant l'Occupation en insistant sur le soulagement (la « libération » écrit l'auteur) de ne pas avoir à affronter la rivalité avec Hollywood. Enfin, se trouvent évoquées la véritable « politique du cinéma » qui naît à la Libération et, avec passion, l'effervescence cinéphile de l'après-guerre à laquelle Pierre Billard participa en tant qu'animateur du mouvement des Ciné-Clubs. Engagé dans la vie institutionnelle du cinéma français depuis les années cinquante, notamment pour le Festival de Cannes, s'est tout naturellement qu'il consacra un ouvrage d'hommage au Festival pour sa cinquantième édition.
Scénariste pour la télévision (1970-1979) et réalisateur (Les Enfants de Lumière, 1995).
Producteur et présentateur (avec P.-A. Boutang) de l'émission de télévision « Champ-contrechamp » (FR3, 1979-1981).
Ouvrages
Vamps, Paris, L'Art du Siècle, 1958, 98 p. cote : 50.03 BIL v
Jean Grémillon, Paris, Anthologie du cinéma, 1966.
P.Billard (ed.), Masculine Feminine: a film by Jean-Luc Godard, New York, Grove Press, 1969, 288 p. cote : 42 GODAR MAS MAS
L'Âge classique du cinéma français : du cinéma parlant à la Nouvelle Vague, Paris, Flammarion, 1995, 725 p. cote : 11.01 FRA BIL
Le Festival de Cannes : d'or et de palmes, Paris, Gallimard, 1997, 128 p. cote : 10 BIL f
Le Mystère René Clair, Paris, Plon, 1998, 479 p. cote : 51 CLAIR BIL
"Astérix & Obélix contre César", l'histoire d'un film, Paris, Plon, 1999, 159 p.
Louis Malle, le rebelle solitaire, Paris, Plon, 2003, 580 p. cote : 51 MALLE BIL
Articles consacrés à Pierre Billard
T. Jousse, « Pages arrachées au cinéma français, Cahiers du cinéma n° 488, février 1995, p.34-36.
B. Chardère, « La Vie, les hommes, les œuvres », Positif n° 417, novembre 1995, p.82-84.
D. Therrien, « Cannes en accéléré », Ciné-bulles vol. XVI n° 2, été 1997, p.66-67.
P. Azoury, « Y voir plus Clair », Cahiers du cinéma n° 531, janvier 1999, p.14.
R. Prédal, « « Sur "Louis Malle, le rebelle solitaire" », Jeune Cinéma n° 281, avril 2003, p.72-73.
A.Lavoie, « Le Changement dans la continuité », Ciné-bulles vol. XXI n°4, automne 2003, p.66-67.
P.-L. Thirard, « Notes de lecture sur "Louis Malle, le rebelle solitaire" », Positif n° 512, octobre 2003, p.69-70.
J. Magny, « Malle et masques », Cahiers du cinéma n° 584, novembre 2003, p.56-57.